Au delà des minarets, c’est la question d’un islam laïc qui est posée

Publié le par Républicain et Gaulliste

 
 Minarets interdits en Suisse : réactions à l’Assemblée nationale

01/12/2009 17h23 GMT - ASSEMBLÉE-SUISSE-RELIGIONS-ISLAM-FRANCE - Nouvelles de France - AFP

PARIS, 1 décembre 2009 (AFP) - Réactions de députés français au référendum en Suisse interdisant la construction de minarets :

Nicolas Dupont-Aignan (président de Debout la République) : "Je pense que la France a une vision plus apaisée des choses (que la Suisse). Pour autant, il faut trouver un bon compromis entre la possibilité pour les musulmans d’exercer leur culte sans multiplier des signes qui pourraient inquiéter. Au-delà de l’affaire des minarets ou de la burqa, il faudrait aller à la cause des phénomènes et bloquer l’immigration dans notre pays".

st/mad/jpa

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L’islam face à sa responsabilité

Le résultat de la “votation” helvétique sur la construction de nouveaux minarets ne peut pas surprendre. Comme le soulignent plusieurs observateurs, un même référendum aurait bien des chances d’obtenir un même résultat dans d’autres pays européens.

Tous les tenants du multiculturalisme, pour qui tout se vaut pourvu que tout se vende, ont enfourché leur dada du racisme et de la xénophobie. Mais la vérité est que l’islam, dans son idéologie comme dans sa pratique, heurte profondément l’histoire européenne imprégnée de l’esprit de laïcité, même si c’est en France que celui-ci a trouvé sa pleine expression. Les nations européennes ont vécu plusieurs siècles de cruelles guerres de religion qui ont marqué leur histoire et le progrès social a dû y faire face au conservatisme des Eglises, trop souvent alliées des puissances dominantes.

L’idée et la pratique que la religion ne peut imposer ses vues à la société et à l’espace public est devenu un bien commun, que le christianisme lui-même a porté en lui en reconnaissant la distinction entre le royaume de la terre et le royaume des cieux et en laissant à César ce qui lui appartient. A contrario, l’islam, pour certains de ses adeptes, fait de la religion une culture, un mode de vie, une vision du monde, qui exige que la société s’y adapte et y réclame de facto le droit à un développement séparé.

La laïcité ne peut se résumer à l’esprit de tolérance, ce qui est bien le moins. Elle est la reconnaissance qu’il existe un espace public ou la religion - quelle qu’elle soit - n’intervient pas, charge en retour à la puissance publique de garantir la liberté de culte et de conscience. C’est parce que cette révolution culturelle n’est pas faite que l’islam reste perméable au fanatisme, et que celui-ci, auquel évidemment la très grande majorité des musulmans d’Europe n’adhère pas, contamine l’image de l’Islam dans son ensemble.

C’est ce dialogue - fraternel mais sans faux-fuyants - qu’il faut mener avec tous les musulmans pour que l’islam trouve sa place naturelle et apaisée aux côtés des autres religions en Europe.

François MORVAN, Délégué national DLR à la recherche et à la santé.


Publié dans Debout La République

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