Le mouvement chevènementiste (MRC) se pose en garant d’une gauche unie

Publié le par arrasmrc

Jean-Marie Alexandre, chef de file départemental du Mouvement républicain et citoyen, et sa garde rapprochée.Chef de file du MRC au plan départemental, Jean-Marie Alexandre a tenu hier matin à Arras un point presse visant à clarifier le positionnement de sa formation politique à l’aube des municipales et cantonales de mars prochain… « La cohérence ». Voilà ce qui semble guider depuis 2005 l’action du Mouvement républicain et citoyen s’inscrivant en garant d-une gauche unie. Les mauvaises langues diront certainement que la formation chère à Jean-Pierre Chevènement n’a pas (plus) vraiment d’autre choix, pour finalement ne pas (plus) représenter grand-chose sur l’échiquier politique national. Mais voilà le genre de réflexion qui a le don d’agacer Jean-Marie Alexandre. « Comme on est discret, on a l’impression qu’on n’est pas là ! Mais dois-je rappeler qu’à chaque fois qu’on nous a fait des mauvaises manières, on a su nous mobiliser et ça a embêté bien du monde ! »

 Mais c’est du passé. Exit les querelles et luttes fratricides. «  On a vu ce que le fait de partir en ordre dispersé avait donné aux présidentielles, face à une machine UMP calibrée pour tout gagner  », regrette Jean-Marie Alexandre, expliquant que le MRC (qui revendique environ 200 élus dans le Pas-de-Calais) militait pourtant pour que la gauche soit unie dès le 1er tour. Alors cette fois-ci ne faut-il pas manquer le train. Et le MRC est déterminé à donner le bon exemple…

Témoignage probant que son attitude dans le secteur d’Osartis, où le fossé n’avait cessé de se creuser entre socialistes et chevènementistes. Mais en mars prochain, que ce soit à Biache-Saint-Vaast, Corbehem ou Brebières (fief de Jean-Pierre Hecquet, ex-suppléant de la députée PS Catherine Génisson et à qui le MRC Bertrand Alexandre avait « ravi » son statut à la faveur d’un accord post-présidentielles), « on ne fera pas de liste et on s’engagera avec les socialistes. Nous ne voulons plus retomber dans des querelles de personnes ».
Idem à Arras, où il est aussi acté que le MRC fera partie de la liste d’union de la gauche menée par Alain Fauquet. Bertrand Alexandre, qui avait fait cavalier seul en 2001, y figurera en bonne place. Et de donner d’ores et déjà le ton de la campagne : « Je viens de remettre la main sur un tract de Jean-Marie Vanlerenberghe qui, en 1995, se gaussait de l’âge avancé de Léon Fatous. Si je ne me trompe, JMV doit aujourd’hui bien avoir l’âge qu’avait Léon il y a treize ans… »

Et boum ! Papa tempère un peu : « Jean-Marie Vanlerenberghe est un homme respectable. Il faut vraiment y mettre du sien pour se fâcher avec lui. Mais il y a quand même pas mal d’incohérence en lui. Proche de Bayrou, le voici aujourd’hui à la tête d’une liste qu’il partage avec l’UMP. Très teintée à droite ». Et Bertrand Alexandre de renchérir : « Il faut savoir que l’UMP voulait être majoritaire sur cette liste. Et que si Jean-Marie Vanlerenberghe a résisté, ça s’est fait dans la douleur. Et puis, il est de notoriété publique que ce n’est pas l’amour fou entre certains, comme Frédéric Leturque et Philippe Rapeneau ». Et hop, deuxième salve. «  Rien n’est joué, conclut Jean-Marie Alexandre. Ségolène Royal est arrivée en tête à Arras. Et que les deux circonscriptions ont été remportées haut la main par les candidates de gauche, Catherine Génisson ayant même gagné cinq cantons. Voilà certainement pourquoi certains redoutent le débat et se camouflent derrière un épais brouillard… » •
HUBERT FÉRET

 LE CAS HENIN-BEAUMONT

• Le MRC soutiendra mordicus Gérard Dalonville ! « On préfère suivre des chemins bien balisés que des sentiers tortueux », explique en préambule Jean-Marie Alexandre. Avant de poursuivre : « Nous sommes la seule force politique à continuer de soutenir Gérard Dalongeville depuis 2001, alors que les autres formations ont une à une claqué la porte. Mais nous, on a choisi de respecter jusqu’au bout les électeurs qui nous ont fait confiance. Il n’est pas responsable d’abandonner un mandat en cours de route. Et puis, beaucoup de choses ont été dites et écrites sur la gestion du maire d’Hénin-Beaumont. Si on avait suivi les raisonnements de tous ces braves gens, et notamment ceux de Steeve Briois, Gérard Dalongeville serait en prison ! Or, il ne l’est pas. Et on ne l’a pas déchu de ses droits civiques, à ce que je sache (…) Quand bien même un certain nombre de ses choix et certains aspects de sa gestion sont contestables, et que nous aurions fait autrement, je pense que les critiques à son encontre sont surdimensionnées, éxagérées et injustes. Et c’est pourquoi nous le soutiendrons à nouveau, sans état d’âme » En fait, c’est le tandem Gérard Dalongeville - Marie-Noëlle Lienemann (l’ancienne ministre PS du logement et candidate malheureuse à Béthune) que le MRC soutiendra. Et dans cet ordre là, pas un autre ! « Nous ne participerons à une liste d’union de la gauche qu’à la seule condition que ce soit le maire sortant qui la mène. Faire le contraire, ce serait nous désavouer. Or, nous sommes des gens sérieux, pas de bricoleurs ! » Au risque, si la fédération socialiste persistait à vouloir placer Marie-Noëlle Lienemann en tête de liste, de faire la part belle au ticket frontiste Steeve Briois - Marine Le Pen, dont le spectre d’une victoire plâne toujours comme un couperet au-dessus de la mairie d’Hénin-Beaumont… ? H. FÉ.

… ET AILLEURS

Aux yeux du MRC, Calais fait figure d’exemple probant d’un bon climat de travail entre toutes les forces de gauche. Une union sacrée qui devrait apparemment beaucoup au comportement des chevènementistes. Et c’est ainsi qu’avec Jacky Hénin (PC) « ont été trouvées les bases politiques, programmatiques et électorales d’un accord »…
Autre grande ville dans laquelle le MRC a su imposer sa vision des affaires que Liévin, où le socialiste Jean-Pierre Kucheida serait sur le point d’entériner ses propositions. De même, pas ou peu de difficulté à Bruay, Carvin, Méricourt ou Lens : les discussions avec les partenaires ont ou vont aboutir à des listes d’union. Même à Béthune, le calme est semble-t-il revenu ! « C’est vrai que ce fut un peu agité. Mais nous allons faire l’effort de nous rassembler autour de la candidature de Jacques Mellick. Quand bien même ce choix peut-il être douloureux à certains… » À Dourges, le MRC avait il y a six ans de ça conclu un accord avec l’actuel maire, Amédée Gellez. « Nous avions fait un pari, nous l’avons perdu, nous en tirons les conséquences. Amédée Gellez est un apolitique… de droite ! Il enfile des habits de Belphégor entre deux élections essentielles, soutient Bayrou, puis Sarkozy, et là, redevient soudainement apolitique pour les municipales ! C’est un personnage sympathique, mais à 74 ans, il ferait mieux laisser la place aux jeunes. Dourges, c’est notamment la plate-forme multimodale et ce sont des enjeux importants qui valent une autre vision que celle d’Amédée Gellez ». C’est le socialiste Patrick Defranck qui devrait mener une liste d’union de la gauche, au sein de laquelle le MRC aura une place de choix. Et il ne fait presque plus aucun doute que la chevènementiste Sabine Van Heghe sera candidate dans le canton de Leforest, pour ravir son fauteuil de conseiller général au même Amédée Gellez.

Publié dans Le MRC régional

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