GRIPPE A(H1N1) : en fait-on trop ?

Publié le par Républicain et Gaulliste

Par François MORVAN - Cancérologue - Délégué national de Debout la République à la santé et à la recherche

On lit ça et là des commentaires dénonçant le brassage médiatique sur la nouvelle pandémie de grippe et on voit ressurgir les mêmes attaques rétrogrades contre les vaccinations de masse. Qu’en est-il ?

Le danger de la nouvelle grippe vient du fait qu’il n’y aucune immunité spontanée vis-à-vis du virus mutant.

Tant que la maladie reste parfaitement bénigne, il n’y en effet aucun problème. Mais les virus grippaux mutent sans cesse. Si une nouvelle mutation survient et s’avère plus agressive, il y a fort à craindre que l’absence d’immunité sera la même avec des conséquences sanitaires potentiellement beaucoup plus graves.

La stratégie vaccinale mise en place semble donc pour le moment être un marteau-pilon pour écraser une mouche. Mais l’immunité acquise par la vaccination peut s’avérer un rempart efficace contre des mutants plus agressifs.

Bien entendu cette affaire possède des dimensions d’adhésion grégaire au système médiatique, procure des centaines de millions de rentrées pour les multinationales pharmaceutiques. Certes, la réaction mondiale et française s’inscrit dans la logique dominante du “principe de précaution” (sic) qui consiste pour les gouvernements et les oligarchies à s’affranchir préventivement de toute responsabilité.

Mais la précaution n’est pas pour autant condamnable, et d’autant plus que la mondialisation des échanges montre à quelle vitesse les choses peuvent se propager par rapport au XX° siècle. Les infections virales rapides et agressives peuvent s’avérer redoutables. Quand on pense que le SIDA a mis plus de vingt ans à émerger comme pandémie, et les quinze années qu’il a fallu pour mettre au point une stratégie efficace, on voit bien comment le raccourcissement des délais de propagation pour des virus agressifs et volatils pourrait prendre de court le monde entier.

Il est tout de même frappant de voir dénoncée chaque jour une médecine qui ne fait pas de la prévention un axe majeur et de voir les mêmes dénonciations quand pour une fois, même s’il y a peut-être des excès, elle prend les choses par le bon bout.

Publié dans Santé

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