"Pôle Républicain"

Publié le par arrasmrc



Le Pôle Républicain est le nom de l'organisation qui regroupait les comités de soutien à Jean-Pierre Chevènement pour la campagne de l'élection présidentielle de 2002. Le 26 janvier 2003, lors du congrès fondateur du Mouvement républicain et citoyen, le Pôle Républicain se transforma en confédération regroupant celui-ci et des mouvements associés. Il a cessé ses activités au début de l'année 2004.




Le Pôle Républicain de 2001 à 2002

Le 9 septembre 2001, Jean-Pierre Chevènement prononce le discours de Vincennes qui lance sa campagne électorale. L'objectif qu'il se donne est ambitieux : celui de "relever la République". A cette fin, il entend rassembler autour de sa candidature les républicains "des deux rives". Il préfigure ainsi la constitution de ce Pôle républicain . "A aucun d’entre vous je ne demande d’où il vient. L’essentiel est la direction dans laquelle nous voulons aller ensemble" déclare-t-il. Ajoutant : "il y a une chose qui est au-dessus de la droite, au-dessus de la gauche, c’est la République !".

La constitution du Pôle républicain, officiellement lancé en janvier 2002, manifeste bien cette volonté de rassemblement autour de l'idéal républicain. Il se compose de clubs, d'associations, de personnalités qui ont appelé à rejoindre le combat de Jean-Pierre Chevènement sans être membre de son parti, le Mouvement Des Citoyens. Il est présidé par Max Gallo et se donne pour but d’opérer un large rassemblement des différentes sensibilités républicaines de l’échiquier politique. C’est ainsi que la composition de son Bureau central (30 membres) et de son Comité d’orientation stratégique (50 membres) reflète bien cette volonté d’ouverture : on peut ainsi y observer la présence de personnalités a priori politiquement opposées. Jean-Christophe Comor et Florence Kuntz (issus du RPF) côtoient ainsi François Morvan (issu de la LCR) et Rémy Auchedé (issu du Parti Communiste). Au total, les 80 membres composant ces deux instances proviennent de huit partis politiques différents, dont cinq sont classés à gauche (MDC, PS, PC, PRG et LCR) et trois à droite (RPR, RPF, UDF).

Le Pôle républicain est également composé de représentants de nombreuses associations ou groupes de pensée. On en dénombre 19 différents : la Fondation du 2 mars, Appel d’R, Jeune Francophonie, Vivement la France (VLF), Génération République (GR), l’Association des radicaux pour une République moderne (ARRM), Action pour le Renouveau du Gaullisme et de ses Objectifs Sociaux (ARGOS), la Fédération des Gaulliste de Progrès (FGP), le Mouvement Démocrate Français (MDF), le Comité Laïcité République (CLR), Utopie Critique, Nouvelle Action Royaliste (NAR), Agir Pour la Citoyenneté (APC), le Comité Valmy, Initiative Républicaine (IR), l’Académie du Gaullisme, l’Institut d’Etudes Radicales (IER), le Mouvement de la Gauche Progressiste (MGP) et Bastille République Nation.

Parmi les soutiens de personnalités à la candidature de Jean-Pierre Chevènement, notons :

- Ceux d'Albert Mallet, Gérard Cureau, William Abitbol (député européen proche de Pasqua) et Anicet le Pors (ex-ministre communiste) qui deviennent ses collaborateurs. Mais encore celles de Jean Ridai (député PRG), Michel Scarbonchi (député européen PRG), Émile Zuccarelli (député-maire PRG), Roger Franzoni (député suppléant de Zuccarelli), Henri Caillavet (ancien ministre), Claude Nicolet (ancien patron des Cahiers de la République), Michel Dary (député européen PRG), François Autain (sénateur PS de Loire-Atlantique), Pierre Biamès (sénateur PS, représentant des Français de l'étranger), Bernard Seux (député PS, maire de Béthune), Marie-Thérèse Mutin (conseillère régionale PS de Bourgogne, ancienne responsable du courant Poperen), Eva Gendrault (conseillère régionale PS des Pays de Loire), Pierre Lévy (ex-rédacteur de l'Humanité), Claude Beaulieu (ex-PCF, comité Valmy), Michel Pinton (maire de Felletin, Creuse), Yves Bonnet (ancien député UDF de la Manche), Paul-Marie Couteaux (député européen liste Pasqua) ;

- Ceux de Pierre Dabezies (ancien ministre gaulliste de gauche), Pierre Lefranc (ex-chef de cabinet du général de Gaulle), Jean Charbonnel et Jean Foyer (ex-ministres du général de Gaulle), Pierre Poujade (ancien député) ;

- Ceux de Raymond et Lucie Aubrac, Serge Ravanel, héros de la Résistance ;

- Ceux de quinze généraux, dont Fleury et Gallois ;

- Ceux de cinq ambassadeurs de France, dont Pierre Maillard et Pierre-Marie Mérillon ;

- Ceux de  150 intellectuels et artistes, dont Régis Debray, Edmonde Charles-Roux, Jean-Claude Chesnais, Catherine Clément, Jean Clair, Max Ferra, Michel Fichant, Bernadette Laffont, Claude Marti, Danièle Sallenave, Pierre-André Taguieff, François Taillandier, Hassan Zaoual.

L’ensemble des soutiens à Jean-Pierre Chevènement est donc large. Son audience à quelques mois de l’élection présidentielle devient grande. Et, outre le fait que, pendant la campagne présidentielle, les comités de soutien de Jean-Pierre Chevènement regroupent plus de 10000 personnes, Jean-Pierre Chevènement est crédité de 10 à 15 % des voix dans les sondages, faisant alors figure de "troisième homme".

Cependant, cette stratégie va finalement se révéler moins fructueuse que prévue puisque Jean-Pierre Chevènement n’obtient finalement que 5,33% des suffrages au premier tour de l’élection présidentielle.
La déconvenue électorale conduit le Pôle Républicain à connaître ses premiers départs, avec les ceux de républicains de gauche dénonçant la "dérive droitière" de cette structure, mais aussi ceux de gaullistes et souverainistes de droite déçus par les déclarations de Jean-Pierre Chevènement annonçant son ralliement à la gauche pour les élections législatives. Ces dernières seront d'ailleurs un nouvel échec pour le Pôle Républicain puisqu'il n'obtient aucun élu, pas même Jean-Pierre Chevènement, et le score moyen des candidats avoisine 1,2 % des suffrages.



> A lire aussi à ce sujet, le mémoire de Jean-François Coulon intitulé "Le Pôle Républicain : une convergence politique autour de Jean-Pierre Chevènement".


 Le Pôle Républicain d'après 2002


Après les élections de 2002, Jean-Pierre Chevènement décida du maintien du Pôle Républicain en tant que structure de rassemblement de républicains de deux rives.
Le 26 janvier 2003, lors du congrès fondateur du Mouvement républicain et citoyen (nouveau parti chevènementiste remplaçant le MDC), le Pôle Républicain se transforma en confédération regroupant celui-ci et des mouvements associés, à savoir :

- l'Union des républicains radicaux (U2R)
- l'Union gaulliste pour une France Républicaine (UGFR)
- l'Union des jeunes républicains (UJR)
- Le Cercle de l'Union (anciens membres de l'UDF)
- Vive la République (VLR, gauche souverainiste).

Mais l'existence de cette confédération tourna court puisque le Pôle Républicain cessa ses activités au début de l'année 2004.

> A lire aussi à ce sujet, le mémoire d'Helène Gaudet intitulé "
Le Pôle Républicain après 2002 : dislocation et reconfiguration".

Publié dans Portraits

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